Chenilles processionnaires : Pourquoi faut-il s’en méfier ?

Chenilles processionnaires du pin : Pourquoi faut-il s'en méfier ?

Les chenilles processionnaires du pin sont bien plus que de simples nuisibles pour les arbres. Ces larves de papillons représentent un véritable danger pour les humains et les animaux. Dotées de poils de soie urticante microscopique, les chenilles processionnaires peuvent provoquer des réactions allergiques sévères et des irritations graves. Ne vous laissez pas attendrir par leur déplacement en file indienne, ces petits insectes rampants peuvent, même sans être vus, malmener votre santé.

Des chenilles en file indienne

Les chenilles processionnaires sont les larves d’un papillon de nuit qui fait partie de la famille des Notodontidae. Durant la nuit, entre janvier et mai, elles quittent leur nid pour s’enfouir sous terre dans une longue procession aussi solennelle que dangereuse pour ceux qui les croisent.

Ces petits nuisibles de 4 à 5 cm se reconnaissent facilement par leur :

  • Couleur brune ;
  • Petites taches orangées ;
  • Face ventrale jaune ;
  • Corps recouvert de poils de soie urticante.

Leur abri, qui ressemble à un cocon de soie blanche, est construit aux têteaux de branches de pins. Les chenilles processionnaires y passent tout l’hiver et se nourrissent des aiguilles de pin avant d’aller s’enterrer au printemps.

Des nuisibles processionnaires aux poils urticants

En plus d’affaiblir les pins en se nourrissant de leurs aiguilles, ces colonies d’insectes comportent aussi un risque sanitaire pour les humains et les animaux.

Les poils qui recouvrent le corps des chenilles contiennent une substance urticante et allergisante. Il est donc primordial de ne pas les toucher, car dès qu’elles se sentent en danger, les chenilles processionnaires laissent leurs poils se détacher de leur corps. Véritables armes microscopiques transportées par le vent, les poils atteignent leur cible sans crier gare.

Reconnaître les symptômes provoqués par les chenilles processionnaires

Le simple contact avec les poils urticants des chenilles processionnaires peut déclencher, chez l’humain, des réactions :

  • Cutanées comme des rougeurs et des démangeaisons intenses ;
  • Respiratoires comme des quintes de toux, voire des crises d’asthme ;
  • Oculaires telles qu’un gonflement des paupières.

Des effets généralisés peuvent aussi survenir. Le choc anaphylactique et l’œdème de Quincke sont des risques à ne pas négliger et qui comportent une urgence médicale.

Les chiens et les chats font partie des animaux domestiques les plus vulnérables face à ces dangereux nuisibles. En les léchant, les reniflant ou en marchant dessus, nos compagnons poilus peuvent souffrir de symptômes comme une :

  • Inflammation buccale ou une hypersalivation ;
  • Détresse respiratoire ;
  • Irritation cutanée ;
  • Conjonctivite aiguë avec douleurs et larmoiements.

L’urgence vétérinaire est quasi systématique.

Adopter les bons gestes face à ces nuisibles

En cas d’exposition et si vous, ou votre animal de compagnie, présentez des symptômes après un contact avec ces insectes urticants, il convient de :

  • Ne pas gratter ni toucher les zones touchées pour éviter la libération du venin ;
  • Laver abondamment à l’eau tiède la peau, les yeux et les cheveux ;
  • Consulter un médecin ou un vétérinaire.

Sensibiliser son entourage aux dangers des chenilles processionnaires du pin permet généralement d’éviter tout risque et de préserver sa santé.

Il est bon de savoir aussi que, même si les chenilles ont quitté le nid, leur ravissant cocon, minutieusement tissé, comporte également un risque pour la santé. L’Anses recommande de ne pas toucher ces insectes rampants, même morts, mais également d’éviter d’enlacer les arbres porteurs de nids et d’enlever soi-même les cocons.

Des larves de papillons classées nuisibles

À cause du réchauffement climatique, ces petites bestioles, qui n’ont rien à voir avec les enfants perdus de Peter Pan, ont colonisé une grande partie du territoire français. Classées nuisibles depuis avril 2022, elles prolifèrent et menacent, sans gêne, la santé humaine et animale tout en provoquant la défoliation des arbres.

Mesures préventives pour éviter les chenilles processionnaires

Afin d’éviter tout contact avec les chenilles processionnaires, il convient de prendre des mesures préventives. En fonction de votre région, il vous sera conseillé de suivre certaines recommandations comme :

  • Éviter les zones infestées, surtout au printemps ;
  • Porter des vêtements couvrants lors de vos promenades en pleine nature ;
  • Tenir les animaux en laisse et surveiller leur comportement après une ballade ;
  • Fermer les fenêtres et éviter de faire sécher le linge à l’extérieur si vous avez des pins infestés à proximité ;
  • Ne pas écraser ni balayer les chenilles processionnaires ;
  • Nettoyer les fruits et légumes de votre potager avant de les consommer.

Si vous avez des enfants en bas âge, faites attention à eux en limitant l’accès aux zones à risque, surtout par période de procession.

Méthodes de lutte contre les chenilles processionnaires

Plusieurs stratégies existent pour réduire la prolifération des chenilles processionnaires et restreindre les risques pour la santé humaine et animale. Parmi ces méthodes, on retrouve :

  • L’échenillage manuel durant l’hiver ;
  • L’installation d’éco-pièges qui permettent de capturer les chenilles lorsqu’elles descendent en file indienne avant de s’enfouir dans le sol ;
  • L’utilisation d’une bactérie naturelle pour ses pouvoirs insecticides, le Bacillus thuringiensis ;
  • Le piégeage des papillons de nuit en période estivale avant que les femelles pondent leurs œufs.

Le plus grand prédateur reconnu des chenilles processionnaires est la mésange. Encourager la biodiversité est une méthode durable pour lutter contre ces nuisibles ravageurs. L’installation de nichoirs à mésanges permet de limiter la prolifération de ces insectes.

 

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Ce qu’il faut retenir

Vous avez, à présent, en main toutes les raisons pour lesquelles il est important de se méfier des chenilles processionnaires. Ces rampants en file indienne comportent un vrai risque sanitaire tant pour les humains que pour les animaux. Leur prolifération peut être maîtrisée grâce à des mesures de prévention et des méthodes de lutte adaptées. Une vigilance accrue, associée à des actions ciblées, permet de limiter efficacement les risques liés à ces insectes urticants et de préserver notre environnement.

Qu’en pensez-vous ? Les raisons de s’en méfier suffisent-elles, selon vous, pour lutter contre leur prolifération ?

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